Xerxes
2008-07-01 18:06:50 UTC
Pour Jean-François Larios
Tout d'abord un cri : "Je n'aime pas Michel Platini". Cela fait du bien. Je
n'aime pas ce joueur génial sur le terrain -et encore avec un petit
palmarès- qui affiche le mépris de tous les autres joueurs comme une
médaille, qui traite Deschamps de laborieux et qui fait des blagues vaseuses
sur Canal + en répétant toujours : "Le ballon va plus vite que l'homme".
Comme un négatif de tout cela, j'aime Jean-François Larios. J'aime les
dribbleurs qui conservent le ballon et brûlent leur vie. Je l'aime encore
plus depuis que je l'ai vu en photo dans "L'Equipe Magazine", avec un beau
manteau, la clope politiquement incorret au bec et un visage cassé de De
Niro français. Et que j'ai lu combien Platini avait oeuvré pour le casser,
avec l'aide de potes journalists comme Thierry Rolland. Ce n'est pas écrit
mais la femme de Platini, quand il jouait à Saint-Etienne, l'a quitté un
moment pour Larios qui était son coéquipier. Platini était un beau joueur
mais vivait étriqué, avec sa raie ridicule sur le côté. Larios avait une
longue chevelure de macho, de cake bleu, il aimait les belles voitures et la
frime et il séduisait beaucoup. Bref, une sorte de Georges Best français.
Normal qu'il ait séduit la gonzesse de Platini le triste. On m'a raconté un
match de Saint-Etienne à Bastia où tout le stade était au courant de
l'aventure de la femme du n°10 et où, chaque fois qu'il touchait le ballon,
tout le stade scandait : "Co-cu, co-cu, co-cu..." Cruel mais drôle.
Sa femme est revenue, maintenant il est président de l'UEFA et Jean-François
Larios est jugé pour des transferts suspects dans le cadre du procès des
comptes de l'OM. Il sort à peine d'une longue galère d'alcoolisme. Beau
personnage, cassé, brûlé. Un héros de film noir à la dérive. Un peu comme
Depardieu dans "Quand j'étais chanteur". Où le pauvre joué par Nick Nolte
dans ce feuilleton qui me séduisait gamin : "Le riche et le pauve". Les
loosers sont plus beaux que les gagnants.
Jean-François, continue, je suis avec toi. J'ai en mémoire tes trajectoires
improbables et j'aime aussi tes échappées belles.
Platini, je ne t'aime pas.
Une jolie phrase sur le football lu dans "Jouer juste" de François
Bégaudeau: "En l'état, votre jeu est insalubre, vous ne savez que jouer à la
balle. Vous croyez jouer au football mais c'est à la balle que vous jouez.
Il y en a qui doués pour la balle feraient en football honte au goût".
Merci d'exister M. Larios. Restez décavé et juste.
par philippe lazare
http://fr.blog.360.yahoo.com/blog-M6Ps8AEhc68_WBAObXrmKfi3xk0-?cq=1
Tout d'abord un cri : "Je n'aime pas Michel Platini". Cela fait du bien. Je
n'aime pas ce joueur génial sur le terrain -et encore avec un petit
palmarès- qui affiche le mépris de tous les autres joueurs comme une
médaille, qui traite Deschamps de laborieux et qui fait des blagues vaseuses
sur Canal + en répétant toujours : "Le ballon va plus vite que l'homme".
Comme un négatif de tout cela, j'aime Jean-François Larios. J'aime les
dribbleurs qui conservent le ballon et brûlent leur vie. Je l'aime encore
plus depuis que je l'ai vu en photo dans "L'Equipe Magazine", avec un beau
manteau, la clope politiquement incorret au bec et un visage cassé de De
Niro français. Et que j'ai lu combien Platini avait oeuvré pour le casser,
avec l'aide de potes journalists comme Thierry Rolland. Ce n'est pas écrit
mais la femme de Platini, quand il jouait à Saint-Etienne, l'a quitté un
moment pour Larios qui était son coéquipier. Platini était un beau joueur
mais vivait étriqué, avec sa raie ridicule sur le côté. Larios avait une
longue chevelure de macho, de cake bleu, il aimait les belles voitures et la
frime et il séduisait beaucoup. Bref, une sorte de Georges Best français.
Normal qu'il ait séduit la gonzesse de Platini le triste. On m'a raconté un
match de Saint-Etienne à Bastia où tout le stade était au courant de
l'aventure de la femme du n°10 et où, chaque fois qu'il touchait le ballon,
tout le stade scandait : "Co-cu, co-cu, co-cu..." Cruel mais drôle.
Sa femme est revenue, maintenant il est président de l'UEFA et Jean-François
Larios est jugé pour des transferts suspects dans le cadre du procès des
comptes de l'OM. Il sort à peine d'une longue galère d'alcoolisme. Beau
personnage, cassé, brûlé. Un héros de film noir à la dérive. Un peu comme
Depardieu dans "Quand j'étais chanteur". Où le pauvre joué par Nick Nolte
dans ce feuilleton qui me séduisait gamin : "Le riche et le pauve". Les
loosers sont plus beaux que les gagnants.
Jean-François, continue, je suis avec toi. J'ai en mémoire tes trajectoires
improbables et j'aime aussi tes échappées belles.
Platini, je ne t'aime pas.
Une jolie phrase sur le football lu dans "Jouer juste" de François
Bégaudeau: "En l'état, votre jeu est insalubre, vous ne savez que jouer à la
balle. Vous croyez jouer au football mais c'est à la balle que vous jouez.
Il y en a qui doués pour la balle feraient en football honte au goût".
Merci d'exister M. Larios. Restez décavé et juste.
par philippe lazare
http://fr.blog.360.yahoo.com/blog-M6Ps8AEhc68_WBAObXrmKfi3xk0-?cq=1